La section féminine du LOSC est un tournant, encore. Après le départ de Rachel Saidi, elle a enregistré la pire saison de son histoire et risque de vivre, pour une deuxième année consécutive, une multitude de changements cet été. Après une saison terminée dans la peau de la lanterne rouge en première division, la section féminine du LOSC retrouvait le deuxième échelon et tournait, dans la foulée, une page de son histoire. Cela faisait neuf longues années que Rachel Saidi défendait l’étendard lillois, en tant que joueuse puis en tant qu’entraîneuse à partir de 2019. Elle tirait alors sa révérence. « Je n’aurais pu rêver mieux que de commencer à entraîner à haut niveau dans ma maison rouge et blanche », c’est sur ces mots que la technicienne disait au revoir à son club et laissait Yacine Guesmia, son successeur, prendre la relève. Pire classement de son histoire L’objectif annoncé à son arrivée était la recherche de plaisir, évoquant la volonté de progresser de façon croissante tout au long de l’année, sans mentionner la moindre ambition comptable. Avec le meilleur budget de deuxième division, le LOSC nourrissait évidemment l’envie de remonter immédiatement, mais s’en donnait-il réellement les moyens quand certaines joueuses sont contraintes d’enchaîner « des petits boulots » que l’on pourrait qualifier « d’étudiants » (restauration, grande distribution) pour arrondir les fins de mois ? La réponse a cette question a comptablement été donnée : Avec sept victoires, trois nuls et dix défaites enregistrés en vingt sorties, ce qui correspond à 24 points engrangés, la section féminine du LOSC a terminé la saison 2024-2025 à la septième place. Il s’agit là du pire classement de son histoire, elle qui voyait le jour en 2015 et qui n’avait jamais fait moins bien qu’une sixième position en deuxième division. Classement : Historique du LOSC 2015-2016 : 6e en deuxième division 2016-2017 : 1er en deuxième division 2017-2018 : 6e en première division 2018-2019 : 11e en première division 2019-2020 : 3e en deuxième division 2020-2021 : 4e en deuxième division 2021-2022 : 3e en deuxième division 2022-2023 : 1er en deuxième division 2023-2024 : 12e en première division 2024-2025 : 7e en deuxième division Comment définir l’exercice 2024-2025 ? Le LOSC l’a récemment qualifié de « contrasté » dans son bilan, quand Yacine Guesmia, le coach, jugeait « moyenne » sa première année chez les Dogues : « C’est une saison moyenne, comme le classement le démontre, estimait-il avec lucidité à notre micro lors de la 20e et dernière journée (défaite 2-3 par Rodez, qui arrachait ainsi son maintien) de Seconde Ligue. Je suis ambitieux, j’aurais espéré mieux, beaucoup mieux même. Mais ça aurait pu être pire aussi. Avec l’effectif le plus jeune du championnat, on finit sixième (7e). On aurait espéré mieux, mais c’est la saison de l’apprentissage et une saison de transition », nous répétait-il ainsi avec une certaine insistance. La saison aura donc été décevante, si ce n’est plus. Elle aura tout de même été marquée par une belle épopée en Coupe de France, soldée par une chute en quarts de finale contre l’AS Saint-Étienne (0-3), et par le retour de Claire Lelarge à la compétition. Il s’agit là de deux très belles batailles menées, dont une au dénouement exceptionnel. Il ne faut cependant pas occulter certaines tensions – le LOSC laissait filer Anaïs Ribeyra, sa meilleure et quasi seule attaquante de pointe suite à la blessure de Jessy Danielle Roux sans un mot ni aucun communiqué, tandis que Naomie Bamenga était sanctionnée au cours de la deuxième partie de saison pour raison disciplinaire – ainsi qu’une gestion d’effectif étonnante : la deuxième blessure de Nesryne El Chad (deuxième rupture du ligament croisé pour son retour (trop précoce) à la compétition), un groupe morcelé et une dizaine de départs quasi « assurés » avant même les dernières journées de championnat. Changements en vue Malgré les déboires cités, Yacine Guesmia se projetait tout de même sur la saison 2025-2026 lors de notre dernière entrevue : « Je suis sous contrat, donc oui (je serai encore là la saison prochaine, ndlr). L’idée, c’est de continuer à construire, de s’appuyer toujours sur les jeunes. On a des jeunes talentueuses qui poussent encore. Donc on va continuer dans ce sens-là », nous confiait-il ainsi, prêt à se retrousser les manches. La jeunesse lilloise sera bien au cœur du projet, l’ouverture du centre de formation féminin en est une preuve, mais ce sera sans l’ancien Marseillais. Yacine Guesmia ne poursuivra pas, d’après nos informations, son aventure au LOSC une deuxième saison. Le nom de son successeur pourrait rapidement être dévoilé. Le staff va évoluer, l’effectif aussi. Quel sera donc l’objectif la saison prochaine ? Il est difficile de se projeter, mais ce ne peut plus être la montée. Le budget sera considérablement réduit – incertitude autour des droits TV oblige, il faut serrer les vis à tous les niveaux – et la jeunesse lilloise a beau être fringante, Céleste Delcroix et Célia Delaby l’ont déjà prouvé, elle ne pourra à elle seule, même si elle est vaillante, tenir de telles ambitions sur ses frêles épaules.