Moins impérial que ce que l’on a pu connaître par le passé, Mike Maignan a encaissé cinq pions ce jeudi lors de la défaite de l’équipe de France à Stuttgart (5-4). C’est l’Espagne qui file en finale de la Ligue des Nations. Sur un nuage suite au sacre du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions, et une gifle infligée à l’Inter Milan (5-0) à Munich, le football français a bien failli subir un dénouement similaire ce jeudi à Stuttgart en demi-finale de la Ligue des Nations. Opposés à l’Espagne, les Bleus ont été malmenés lors d’un match spectaculaire pour les friands de jeu offensif, mais déchirant pour ceux qui apprécient les rocs défensifs. Menés 4-0 (Williams 22′, Merino 25′, Yamal 54′, Pedri 55′) puis 5-1 (Mbappé 59′, Yamal 67′) malgré une maîtrise certaine, mais une fébrilité déconcertante, ils ont cru pouvoir inverser le scénario de la rencontre alors que leur retard devenait peau de chagrin à trois minutes du terme. Rayan Cherki, entré en jeu, avait sonné la révolte d’une magnifique reprise de volée (79′). Il provoquait ensuite le but contre son camp de Vivian (84′), puis offrait une passe décisive à Randal Kolo Muani (90+3′). L’espoir puis la désillusion, l’équipe n’arrivait pas à arracher l’égalisation au bout du bout (5-4). Une défense friable « On a eu des trous en première période, on en a eu d’autres en deuxième aussi. On a pris des buts en peu de temps, reconnaissait Lucas Hernandez lors de son passage en zone mixte. On prend les buts en un rien de temps parce qu’on est un peu K.O. et on concède des occasions et en face, ils ont la qualité, ils ont fait la différence. C’est toute l’équipe. Quand tu prends cinq buts, tu ne peux pas dire que c’est la faute au gardien, aux défenseurs, aux milieux, aux attaquants… On est une équipe, on attaque tous, on défend tous », a-t-il déclaré en après-match dans des propos relayés par l’AFP. Des trous, il y en a eu effectivement. L’équipe de France n’avait plus encaissé 5 buts lors d’un même match depuis le 12 mars 1969 et une partie disputée contre l’Angleterre (données de @Statsdufoot). Il est encore possible d’aller plus loin : les Bleus ne s’étaient plus inclinés sur ce score depuis 1960 et une défaite enregistrée face à la Yougoslavie. Le monde était bien différent à cette époque, le football également. La défense tricolore a grandement été pointée du doigt suite à cette contreperformance, et Mike Maignan n’a pas été épargné. D’habitude si rassurant, le Milanais « n’a pas servi à grand-chose » rédigeaient les journalistes de L’Equipe au coup de sifflet final. Il est considéré « trop juste » sur au moins deux des cinq buts encaissés, quand il avait habitué le public français à être impérial match après match. Qui sait, devenu numéro 2, Lucas Chevalier pourrait vivre sa première sélection dimanche lors d’une petite finale sans réel enjeu contre l’Allemagne (15h) ?